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Hommage à Abdallah Zaâzaâ, un militant infatigable

11 janvier 2023

Hommage à Abdallah Zaâzaâ, un militant infatigable

Tags : Maroc

Samedi 22 octobre 2022, à la Villa Pirsoul de Berchem-Sainte-Agathe, a eu lieu une conférence-débat sur la démocratie locale, en hommage à Abdellah Zaâzaâ Abdellah Zaâzaâ était un militant de gauche actif au sein du mouvement marxiste-léniniste marocain. Pour ses idées et ses activités, il a été arrêté en 1975 et à passé 14 ans en détention.

Le travail infatigable de A. Zaâzaâ a été à l’origine de la création du RESAQ, le « réseau des organisations de quartiers de Casablanca ».

C’est avec Abdellah ZaâZaâ que commence, en 2003, l’aventure du partenariat de Solsoc au Maroc.

Enfant du peuple, Abdellah Zaâzaâa a consacré sa vie à la lutte contre la tyrannie du régime Hassan II, pour l’avènement d’un Maroc démocratique, laïc, de justice sociale et de solidarité. Il a été notamment un partisan de la démocratie locale. Il soutenait la nécessité de s’adresser à tous les citoyens, surtout à ceux des quartiers les plus défavorisés, aux hommes comme aux femmes, afin d’atteindre un véritable changement dans la société marocaine. Selon sa pensée, qu’il mettait en pratique jour après jour, le travail de proximité favorise l’échange des pratiques des acteurs associatifs et encourage les citoyens à prendre le contrôle de leur quartier, en les incitant à collaborer avec les autorités locales pour améliorer la cohésion sociale.

Lors de la journée consacrée à A. Zaâzaâ, ses compagnons de route et de lutte ont pris la parole pour lui rendre hommage. Avec beaucoup d’émotion, ils ont rappelé que A. Zaâzaâ était menuisier, aussi habile avec les matériaux qu’avec sa pensée. Son travail était d’embellir le cadre de vie et le quotidien des citoyens, de rendre le laid beau, et c’est qu’il faisait aussi avec la vie de ses compatriotes. Driss Benyoussef, son compagnon de cellule, rappelle que A. Zaâzaâ avait créé un véritable jardin fleuri dans la prison où ils étaient détenus.

Après sa sortie de prison, il a été élu conseiller municipal de son quartier populaire Al Miter où il pratiquait au niveau local la démocratie participative des habitants, mais il n’a jamais été politicien : sa place a toujours été parmi la population civile. Il voulait penser le monde en se plaçant dans la base, dans la masse, en se confrontant aux citoyens. A. Zaâzaâ était un visionnaire, un précurseur, un révolutionnaire. Il rêvait d’une «révolution sociale ». Suite à la mise en place du RESAQ, le travail de proximité mené au niveau de neuf quartiers populaires a touché près de 14 000 familles, particulièrement celles des jeunes, des travailleuses à domicile, des vendeurs ambulants et des personnes âgées.

« Je rêve qu’un jour une constitution démocratique reconnaisse que le rôle des associations est la promotion du sens critique des citoyens.

Je rêve que les mouvements sociaux du pays mettent en échec la politique makhzénienne, car pousser les gens à intérioriser la peur, si elle retarde la démocratisation, ne fait qu’alimenter et renforcer les conditions de la lame de fond qui éclatera sous forme d’émeutes violentes de vastes couches de la société.

Je rêve qu’un jour on arrivera à mettre fin au pillage des richesses par une équitable répartition des richesses.

C’est parfois désespérant, mais je continue et continuerai comme d’autres à croire qu’un Autre Monde est possible ».

 

Abdellah Zaâzaâ

2009, journal hebdomadaire « Le Maroc ausculté par la société civile »

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