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N'OUBLIONS PAS LES TRAVAILLEUR·EUSE·S PALESTINIEN·NE·S

5 octobre 2020

N'OUBLIONS PAS LES TRAVAILLEUR·EUSE·S PALESTINIEN·NE·S

En 2019, au cours d'une interview donnée à Solsoc, Ghada Abu Ghalyoun, représentante du PGFTU (principal syndicat palestinien) et coordinatrice d’un projet mené en partenariat avec Solsoc et la FGTB Centrale Générale, décrivait les conditions des travailleur·euse·s palestinien·ne·s. Aujourd’hui avec l’arrivée du Covid-19 et les menaces d’annexion des territoires palestiniens par Israël, d’autres problématiques ont émergé. 


Selon Ghada Abu Ghalyoun, les nombreuses lacunes et flous juridiques existant dans le Code du travail ont été utilisés par le secteur privé pour exploiter les travailleur·euse·s palestinien·ne·s. L’épidémie a été le prétexte pour licencier de nombreuses femmes sans leur donner de justifications ni de raisons valables. Le chiffre du chômage chez les femmes est en train de doubler. Pour soutenir les travailleur·euse·s en cette période de crise, le syndicat palestinien PGFTU est monté sur plusieurs fronts. En coopération avec les autorités et le secteur privé, des opérations de soutien (paniers de nourritures, dons sous forme d’argent liquide, distribution de matériel, conseil de santé et de sécurité au travail) ont été organisées. Des négociations tripartites ont été entamées au sujet des réductions de salaire effectuées par les employeurs en raison de la crise. Le PGFTU a aussi mis en place des comités d’urgence dans le but de suivre les problèmes rencontrés par travailleur·euse·s. Les femmes ont été particulièrement soutenues par le syndicat, notamment dans le cadre de négociations avec les employeurs au sujet de la nécessité d’adapter leurs heures de travail. 


Dans quel contexte s'inscrivent toutes ces problématiques?

Dans leur dernier rapport sur l’économie des territoires palestiniens occupés, les expert·e·s de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) tirent la sonnette d’alarme: le Covid-19 est venu aggraver une situation économique déjà désastreuse. L'épidémie aurait entrainé une perte économique de 7 à 35% du PIB dans les territoires palestiniens occupés.  Le taux de chômage qui était déjà élevé (31% en 2018) a atteint les 33% en 2019.  La pauvreté qui touchait 29,2% des Palestinien·ne·s en 2017 a continué d’augmenter. Le rapport souligne aussi  que les femmes sont les premières victimes de ce contexte d'occupation qui a pour conséquences de les éloigner du marché du travail et pour les plus jeunes des chemins de l'école. Ces constats faits, il est primordial de considérer en arrière-plan les menaces d’annexion d’une grande partie des territoires palestiniens par Israël qui viennent compromettre l'avenir du peuple palestinien. 


Pour Ghada Abu Ghalyoun, les menaces d’annexion constituent « un geste d’agression flagrant contre les résolutions internationales ».

La représentante du syndicat palestinien PGFTU prévient aussi que « l’annexion de la Cisjordanie à Israël détruira toute possibilité d’établir un État palestinien. Israël prendra des mesures militaires pour imposer une séparation spatiale stricte, en détruisant par exemple le réseau routier existant pour en construire un nouveau qui répond aux besoins de l’annexion. Cela doublera la pression interne sur les Palestinien·ne·s, parmi lesquel·le·s 200 000 vivent déjà séparé·e·s de leur environnement social, de leur espace politique et de leur économie. La majorité de ces personnes sont des travailleur·euse·s et s’investissent dans l’agriculture. L’annexion entraînera une restriction de leurs 
interactions économiques avec les colonies et le marché du travail israélien, ce qui aura pour conséquence une augmentation du nombre de colons et l’intensification des activités israéliennes dans la vallée du Jourdain au détriment des populations locales et des propriétaires fonciers palestiniens. Pour finir, les ressources en eau et les terres agricoles fertiles de ces mêmes zones seront soumises en permanence à l’autorité israélienne. » 

Afin de contrer ces interventions qui seraient catastrophiques pour l’avenir du peuple Palestinien, par la voix de Ghada Abu Ghalyoun, le PGFTU demande aux décideur·euse·s politiques belges et européen·ne·s de dénoncer publiquement les manœuvres israéliennes, et d'empêcher la puissance occupante israélienne de progresser en profitant de la crise sanitaire et économique mondiale. Le PGFTU appelle aussi la communauté des travailleur·euse·s et les syndicats du monde entier à demander à leurs gouvernements et parlements : -Qu’ils fassent pression sur le gouvernement de l'État israélien et l'administration américaine, afin qu'ils se plient aux règles du droit international ; -Qu’ils exigent le lancement d'un processus visant d’une part à tenir l’Etat d’Israël responsable de tous ses crimes contre le peuple palestinien, d’autre part à mettre fin à l'occupation israélienne et enfin à reconnaître l'État de Palestine sur la base des frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

Solsoc et ses partenaires, la Centrale Générale FGTB et le Parti socialiste continueront à dénoncer les atteintes graves aux droits humains et au droit international commises par Israël. 
 

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