Dans la région de Kirimiro au Burundi, des coopératives rurales soutenues par Solsoc, en partenariat avec l’ADISCO et l’UHACOM, sont en plein essor. Amadou Kane, chargé de partenariat pour le Burundi, est allé à la rencontre de leurs membres.

Son constat ? Ces initiatives locales renforcent la sécurité alimentaire, soutiennent l’autonomie des femmes et améliorent le quotidien des communautés.

Turamirize : innovation et lutte contre la malnutrition

Dans la commune de Rutegama, la coopérative Turamirize illustre la résilience des communautés rurales. Spécialisée dans la transformation de farine complète, elle avait dû suspendre ses activités faute de moyens. Grâce à l’appui du programme Travail décent, elle a retrouvé un nouvel élan. « Les membres n’avaient plus de vision et certains étaient découragés. Grâce à l’appui-conseil, nous avons relancé notre activité », explique Stéphanie Siboniyo, leadeuse du groupement.

   

La coopérative a investi dans un torréfacteur manuel, a déménagé dans des locaux plus adaptés et a amélioré les conditions d’hygiène de sa production. Elle produit désormais 500 kilos par jour, contre une centaine précédemment. Au-delà des chiffres, la coopérative joue un rôle essentiel dans la lutte contre la malnutrition au sein de la commune.

Portées par cet élan, les femmes explorent de nouvelles pistes comme la fabrication de biscuits. Les premiers essais s’avèrent encourageants. Toutefois, deux défis restent à relever : l’accès à l’électricité et aux capitaux.

 

Terujimbere : mieux stocker, mieux vivre ensemble

À quelques kilomètres de Rutegama, avec l’appui de Solsoc, la coopérative Terujimbere dispose désormais d’étagères de stockage solides. Jusqu’alors, les récoltes des membres étaient entassées à même le sol, ce qui pouvait causer des pertes importantes.

  

 « Avant, les gens craignaient de stocker leurs récoltes à cause des rats et de la détérioration. Avec ces nouvelles étagères, chacun peut déposer et retirer sa production dans de bonnes conditions », témoigne sa présidente, Nziruhire Jeannine.

Mais le soutien ne s’arrête pas à l’équipement. La coopérative est devenue un véritable lieu de dialogue et d’échange. Des réunions régulières permettent aux femmes d’affirmer leur rôle économique, tandis que des rencontres mixtes avec leurs conjoints favorisent un meilleur équilibre dans les ménages. Selon Jeannine, ces échanges ont déjà contribué à une baisse notable des conflits conjugaux dans la région.

 

Tuvemubuja : un nouveau bâtiment pour un nouveau départ

A Bukirasazi, la coopérative Tuvemubuja a longtemps souffert d’un manque d’infrastructures. Faute de locaux propres, ses membres devaient stocker près de 50 tonnes de récoltes dans une petite maison louée au marché local, avec un risque constant de détérioration.

  

Aujourd’hui, la construction d’un nouveau bâtiment change la donne. Aux côtés des membres mobilisés sur le chantier, le représentant de la coopérative, Venant Bacinoni, est optimiste : « Parfois, nous étions obligés de refuser des récoltes faute de place. Ce nouveau bâtiment nous permettra de développer davantage notre coopérative ».

Cet espace marque le début d’une nouvelle étape, en permettant à la coopérative de proposer d’autres services à la communauté, comme l’accès aux semences, aux engrais et la commercialisation des récoltes.

Ces initiatives montrent toute la force de l’économie sociale et solidaire. Elles illustrent aussi l’engagement de Solsoc et de ses partenaires aux côtés des producteurs et productrices rurales, pour des revenus dignes et durables.